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Le Bloc québécois présente sa vision budgétaire.

Le Bloc québécois présente sa vision budgétaire.

Le Bloc québécois estime que le prochain gouvernement du Canada devrait accepter de faire un léger déficit lors du prochain budget avant de dégager des surplus lors des années subséquentes, tout en investissant un peu plus de 30 milliards de dollars dans l'économie, notamment dans les infrastructures environnementales.

 

C'est ce qui ressort d'un document sur les priorités de la formation souverainiste dévoilé mercredi midi, à la veille du débat des chefs organisé par un groupe de diffuseurs, dont Radio-Canada. Bien qu'il soit décrit comme un « cadre financier », le document constitue davantage une liste des priorités que défendraient les élus du parti au Parlement, voire une liste d'épicerie si le parti devait détenir la balance du pouvoir dans un gouvernement minoritaire.

 

Selon le Bloc, Ottawa pourrait encaisser un déficit de 1,7 milliard de dollars en 2016-2017, puis déclarer des surplus de 4,7 et 4 milliards les deux années suivantes en augmentant ses revenus et en éliminant certaines dépenses. Il propose notamment :

  • de hausser le taux d'imposition des sociétés de 15 % à 16,5 % (11,5 milliards sur trois ans);
  • de hausser le taux d'imposition des banques et des pétrolières de 15 % à 20 % (10,4 milliards);
  • d'abolir le fractionnement du revenu (sauf pour les personnes âgées) et de diminuer à 5500 $ le montant annuel que les Canadiens peuvent placer dans leur compte d'épargne libre d'impôt, ou CELI (6,6 milliards);
  • de hausser le taux d'imposition des contribuables gagnant 150 000 $ de 1,5 % (6,3 milliards).

 

Le parti prône aussi de récupérer de l'argent en luttant plus efficacement contre les paradis fiscaux (2,1 milliards de dollars), en freinant la sous-traitance dans les services publics (1,14 milliard), en cessant de subventionner les pétrolières (720 millions), en laissant Québec gérer une déclaration de revenus unique (450 millions), en réduisant les budgets de publicité gouvernementale - « sabrer la propagande », dit le Bloc - (114 millions) et en réduisant les budgets alloués au gouverneur général, aux lieutenants-gouverneurs et au Sénat (75 millions). Les institutions monarchiques, dit le Bloc, doivent « goûter l'austérité ».

Le Bloc québécois appuie en outre l'annulation du contrat d'acquisition des chasseurs F-35. « Difficile de chiffrer l'économie » ainsi obtenue, dit-il, étant donné qu'il faudrait relancer un appel d'offres ouvert et transparent.

 

Avec ces mesures, le parti de Gilles Duceppe estime qu'Ottawa pourrait accroître ses revenus de 8,2 milliards en 2016-2017, puis de 15,6 et 17,9 milliards par la suite. Cette marge de manœuvre permettrait de financer de multiples investissements, dont les plus importants sont :

  • une augmentation des transferts en santé, atteignant 1,4 milliard en 2017-2018 et 2,29 milliards en 2018-2019;
  • une augmentation des transferts en éducation supérieure, atteignant 789 millions en 2017-2018 et 1,2 milliard en 2018-2019;
  • la création d'un plan d'action pour les véhicules électriques, doté d'un budget de 925 millions par année;
  • un réinvestissement de 500 millions dans les institutions culturelles, dont 200 millions par année pour Radio-Canada et 200 millions dans l'abolition de la taxe sur les produits et services sur les livres;
  • de rendre la prestation universelle pour garde d'enfants (PUGE) non imposable, ce qui coûterait 475 millions par année.

 

Le Bloc propose aussi de créer une Société de financement des infrastructures environnementales qui permettrait des investissements de 10 milliards par année. Selon ce modèle, calqué sur la Société de financement des infrastructures locales du Québec, c'est la société, et non le gouvernement, qui emprunte l'argent requis auprès des institutions financières.

Le gouvernement, qui garantit le prêt, n'inscrit donc que le coût du financement (amortissement, intérêts et une partie du capital) au chapitre de ses dépenses, une somme que le Bloc évalue à 3,3 milliards de dollars sur trois ans. Cette approche, dit le Bloc, « explique en bonne partie l'écart entre le cadre financier du Bloc québécois et celui que les libéraux ont évoqué à la suite du dévoilement de leur plan d'infrastructures ». Les 30 milliards doivent tout de même être remboursés sur une période de 25 ans.

 

Le Bloc s'engage aussi à lutter contre le « pillage de la caisse d'assurance-emploi » en la retirant du fonds consolidé du gouvernement. Il préconise le maintien du taux de cotisation à 1,88 $ par 100 $ de revenu assurable.

Le parti souverainiste soutient également la cession du pont Champlain au gouvernement du Québec, bien que le gouvernement Couillard ait déjà dit qu'il n'en faisait pas une priorité. Le cas échéant, dit le Bloc, Ottawa devrait inscrire dans ses livres une dépense de 4,5 milliards de dollars pour couvrir la somme à payer sur l'emprunt, ce qui diminuerait d'autant le surplus projeté par le parti en 2017-2018.


Source : Radio-Canada