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Enquête sur la province du Québec, publiée par le journal : Le Point.

Pourquoi le Québec fait rêver les Français.

Enquête sur la province du Québec, publiée par le journal : Le Point.

Pour échapper à la crise, de plus en plus de jeunes en quête d'un travail quittent la France pour tenter de s'établir dans la Belle Province.

Touchés de plein fouet par le chômage, les jeunes Français sont de plus en plus nombreux à vouloir s'établir au Québec, rare pays qui ne connaît pas la crise, mais la Belle Province n'offre qu'un visa de 18 mois maximum que seuls 30 % arrivent à prolonger. Le Canada, qui propose chaque année 14 000 visas aux Français âgés de 18 à 35 ans, voit les demandes exploser pour le Québec. Mi-février, l'Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ), qui fait le lien entre Paris et le Québec, avait déjà accordé plus 10 000 permis de travail provisoire.

Si les étudiants sont toujours nombreux à se porter candidats pour poursuivre leurs études outre-Atlantique, les demandeurs d'emploi sont venus grossir les rangs ces quatre dernières années, dans l'espoir de trouver là-bas ce qu'ils n'arrivent pas à trouver ici. Le Québec les accueille toutes branches confondues. Les jeunes titulaires d'un bac + 2, bac + 3 ou même apprentis sont les bienvenus.

Un taux de chômage de 7 %

Il faut dire que l'économie canadienne se porte plutôt bien : un taux de chômage de 7% en janvier, dont 13,5 % de jeunes, selon les chiffres de Statistique Canada, contre 10 % en France, dont près de 25 % chez les jeunes. De surcroît, les jeunes Français sont appréciés par les Québécois. Question de langue, mais pas seulement. "Les Québécois considèrent que les Français sont bien formés par rapport aux ressortissants des autres pays", explique Frédéric Lefret, secrétaire général de l'OFQJ. Il estime qu'en moins d'un mois un Français peut trouver "un boulot intéressant".

Certains partent avec une convention de stage, d'autres à l'aventure pour un y chercher un job d'été. Mais, "si on accepte de commencer avec un petit salaire, tout est possible", ajoute Frédéric Lefret. Après un an au chômage, des centaines de CV envoyés sans succès, Mathieu, 28 ans, a décidé de tenter l'aventure : "Je suis allé plusieurs fois au Québec. Non seulement on y parle français, mais, en plus, il y a de l'emploi partout. Un café sur deux cherche un serveur."

Payé par Pôle emploi

Sur une dizaine de demandes envoyées outre-Atlantique, ce diplômé en communication et en immobilier a décroché six mois de stage dans une entreprise de communication : "Sur le papier, ça a l'air fabuleux. Après, je verrai sur place !" Mathieu ne sera pas payé par l'entreprise, mais par Pôle emploi. Un accord officialisé en 2012 entre Pôle emploi et l'OFQJ permet en effet aux jeunes demandeurs d'emploi (jusqu'à 35 ans) de partir faire un stage au Québec sans perdre leurs indemnités chômage en France.

Clara Sanberro, 22 ans, bac + 2 en communication, est allée un mois sur place en repérage. Elle y retourne l'été prochain pour un CDD de deux mois dans le journalisme : "Si je devais rester en France, je reprendrais mes études. Bac + 2, ça ne vaut rien, ici. Au Québec, le fait que j'ai un diplôme français, c'est déjà ça." La jeune femme espère évidemment faire son trou plus longtemps là-bas. Mais rien de sûr. Au-delà du visa temporaire, seuls 30 % des jeunes parviennent à rester plus longtemps.

110 000 Français

Au Québec, la communauté française comprend 110 000 personnes sur un total de250 000 immigrés parmi les 8 millions d'habitants. "Naturellement, je serais plutôt allée vers l'Espagne", dit Virginie Manus, 27 ans, qui part pour un an. "Je n'ai jamais mis les pieds au Québec, mais c'est là où se trouvent les opportunités." Au chômage depuis un an, elle a cherché en vain dans le secteur de la communication culturelle : "Trouver un boulot en France, regrette-t-elle, sans piston, c'est juste impossible."Si, comme la grande majorité de jeunes partis, ne serait-ce qu'un an, au Québec, Virginie Manus revient en France, elle aura au moins enrichi son CV d'une expérience de "mobilité internationale". Un atout supplémentaire dans sa recherche d'un emploi stable.

Source : http://www.lepoint.f...-1628083_24.php