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Industrie de la construction au Québec : Besoin criant de main d'œuvre au Saguenay

Industrie de la construction au Québec : Besoin criant de main d'œuvre au Saguenay

 

Même si l'industrie de la construction va bien au Saguenay-Lac-Saint-Jean et à travers le Québec, les défis sont importants, entre manque de main d’œuvre et hausse du prix des matériaux.

 

«Tout le monde cherche des nouveaux employés», a affirmé en entrevue Carol Girard, propriétaire de l’entreprise «Les Maisons Carol Girard», à Chicoutimi.

 

Le directeur-général d’Éloi Boudreault Construction, Sébastien Gaudreault, l’a également constaté. «Les enjeux sont là. Ils sont réels. Ils sont criants.»

 

Cette rareté de main-d’œuvre persiste alors qu'avec la pandémie et les taux d’intérêt très bas, les projets de rénovation tournés vers le télétravail et financés par le budget de vacances inutilisé se multiplient.

 

«On a des demandes, je vous dirais si ce n'est pas 20 par semaine présentement, on n’en a pas une», a estimé Sébastien Gaudreault.

 

Éloi Boudreault Construction est une PME en pleine expansion. Elle compte 22 employés.

 

«On pourrait doubler cette quantité-là et on serait capable de continuer à progresser. Mais là, ce qui freine notre progression, c'est le manque d'employés, explique M. Gaudreault. La demande est de plus en plus criante au niveau résidentiel, mais c'est ce qui attire le moins les ouvriers.»

Carol Girard qui compte plus de 30 années d’expérience dans le domaine a constaté que les entrepreneurs s’arrachent les mêmes employés.

 

«Dans les autres années, il y avait des nouveaux employés qui venaient nous voir. “Monsieur Girard, avez-vous besoin de main-d'œuvre cette année?” Mais cette année, on n'en voit pas. C'est nous autres qui court après eux autres.»

 

Il ajoute que c’est le retour du balancier après des années où ce n’était pas évident pour les ouvriers.

 

«Je trouve ça le fun pour les employés parce qu'à un moment donné, la construction, ç’a tellement été dur. Maintenant, ils ont le choix de travailler. En plus, ils ont le choix de travailler dans les beaux projets.»

 

Permettre aux apprentis de faire davantage de travaux est une solution. Une autre approche qui aide, selon M. Gaudreault, c’est de rendre le milieu de travail intéressant afin de conserver ses employés.

 

«On est devenu une entreprise qui est libérée, ce qui veut dire que ça favorise l'autonomie de chaque travailleur. Les impliquer de plus en plus pour éviter justement qu'il y ait une rotation de personnel», a-t-il ajouté.

 

L'autre grand enjeu, c'est le prix du bois qui a explosé.

 

«Les clients avec qui on soumissionne font le saut, a indiqué M. Girard. Ils s'aperçoivent que comparativement à l'année passée, ce qu'on vendait et ce que l'on va vendre cette année, il y a vraiment une grosse augmentation.»

 

L’effet se fait sentir particulièrement pour une nouvelle construction. «Sur une construction neuve, si on fait une comparaison avec 2019, on parle de 20 à 22 % d'augmentation, évalue Sébastien Gaudreault. Ça nous pousse à l'innovation. Le bois d'œuvre est laissé de côté pour l'utilisation de produits comme le béton, l'aluminium. Ça nous pousse à trouver d'autres solutions pour être en mesure de conserver les coûts.»

 

Source : TVA Nouvelles / surtitre proposé par Accès canada