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L’immigration, l’enjeu clé du scrutin, croit Couillard

L’immigration, l’enjeu clé du scrutin, croit Couillard

 

Lorsque les Québécois iront voter le 1er octobre, ils devront se demander s’ils veulent réduire ou non le nombre d’immigrants que reçoit le Québec, alors que la pénurie de main-d’œuvre est criante. «Voilà la question» principale de l’élection, croit le chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard.

 

Pour la première fois depuis le début de la campagne, M. Couillard a indiqué lundi ce qu’il pense être la question de l’urne, «the ballot question, comme on dit en anglais». «Est-ce que ça a du sens, en 2018, dans l’état de l’économie du Québec, avec l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre, de proposer une réduction?»

 

Alors que ses adversaires ont annoncé vouloir réduire le nombre d’immigrants — 40 000 par année pour la Coalition avenir Québec et entre 35 000 et 40 000 pour le Parti québécois —, M. Couillard a quant à lui soutenu qu’il faut augmenter le nombre d’immigrants que reçoit le Québec, sans pour autant préciser un chiffre. «On va probablement au cours des années augmenter de façon raisonnable» leur nombre, a-t-il soumis. Le Québec reçoit à l’heure actuelle environ 52 000 immigrants chaque année. 

 

En 2016, le gouvernement libéral avait évoqué un scénario de 60 000 nouveaux arrivants par année, un chiffre que M. Couillard n’a toutefois pas répété lundi.

 

Si le Québec révise son accueil à la baisse, le chef libéral craint que l’économie s’en porte très mal et qu’un «cercle noir» soit tracé autour de la province. «Voilà un endroit où on n’est pas accueillants, voilà un endroit où on ferme les portes, alors que partout, les gens sont en compétition pour les talents», évoque-t-il.

 

Selon lui, une telle décision serait «antiéconomique». M. Couillard dit comprendre que certains Québécois puissent avoir des craintes «légitimes» au sujet des nouveaux arrivants, mais il ne veut pas les utiliser dans son discours politique. «On va faire le Québec ensemble et on va travailler sur ces craintes et ces appréhensions pour les atténuer», promet-il.

 

Aux citoyens de décider

Pour le chef du Parti québécois Jean-François Lisée, M. Couillard n’a pas à décider lui-même de l’enjeu clé sur lequel les citoyens vont voter. «La question de l’urne, ça va être les citoyens qui vont la décider. Je pense que l’absence de crédibilité de M. Couillard peut être une très bonne question de l’urne», évoque-t-il.

 

M. Legault a quant à lui soutenu que les électeurs peuvent être interpellés par plusieurs sujets au cours de la campagne, mais qu’ils doivent surtout se demander s’ils veulent que le règne libéral passe de 15 à 19 ans. «Est-ce que les Québécois veulent faire un autre quatre ans avec les libéraux? […] Je pense que c’est pas bon pour la démocratie d’avoir le même parti au pouvoir trop longtemps.»

 

Sous-régionaliser l’immigration


M. Couillard était dans les locaux de Cofomo, une entreprise technologique du secteur Lebourgneuf à Québec, pour annoncer son plan pour régionaliser et même «sous-régionaliser» l’immigration. 

 

Son parti octroiera 10 millions $ sur cinq ans aux MRC ou aux grandes villes afin qu’elles dressent le portrait précis des besoins locaux en main-d’œuvre, qui ne peuvent être comblés par la main-d’œuvre locale. Par exemple, les sous-régions pourront spécifier si elles ont besoin de soudeurs, de travailleurs de la santé, etc. 

 

Ces études serviront au ministère de l’Immigration afin «d’identifier et de diriger, au moins à l’arrivée, les gens vers les régions». M. Couillard ne veut toutefois pas obliger les immigrants à rester en région, car selon lui, le Québec est une société de droit, où on «permet aux gens de circuler et de prendre des décisions sur l’endroit où ils s’établissent, et même de changer d’avis parfois». 

 

Rappelons que le maire de Québec Régis Labeaume a demandé aux différents partis de faire en sorte que la ville de Québec accueille davantage d’immigrants francophones, pour répondre aux besoins des entreprises. Le maire souhaite que 10 % des immigrants que reçoit le Québec choisissent sa ville, alors qu’à l’heure actuelle, 6,2 % le font.

 

Source : Le Soleil